En 2017, les dirigeants des Premières Nations de l’ensemble du pays ont formé un Conseil de développement. Leur mission? Orienter la création d’une organisation appelée l’Institut des infrastructures des Premières Nations (IIPN). Pourquoi? Pour aider les Premières Nations et d’autres organismes autochtones à développer leurs projets d’infrastructure plus rapidement et de façon plus rentable et plus durable que le statu quo.
Le président de la Commission de la fiscalité des premières nations (CFPN), Manny Jules, a proposé la création de l’IIPN. En 2015, il a décrit une vision d’une nouvelle institution consacrée à offrir des services de soutien conçus sur mesure pour répondre aux besoins uniques des Premières Nations à la recherche d’une meilleure approche pour développer l’infrastructure.
La CFPN a entrepris les recherches initiales et préparé un plan conceptuel provisoire et une analyse de rentabilisation préliminaire en 2016 et 2017. D’autres recherches ont eu lieu pour décrire de façon détaillée les problèmes du système d’infrastructures autochtones actuel. Suite à ces recherches et à cette analyse, la CFPN a formé le Conseil de développement de l’IIPN. Le Conseil a travaillé avec les Premières Nations intéressées sur la conception d’une nouvelle institution afin de créer un système d’infrastructures plus novateur. Ces travaux ont abouti à l’adoption du projet de loi C-45 le 20 juin 2023. Le projet de loi établissait l’IIPN en vertu de la Loi sur la gestion financière des premières nations (LGF), parallèlement à ses institutions sœurs, à savoir la CFPN, le Conseil de gestion financière des Premières Nations et l’Autorité financière des Premières Nations.
Les membres du Conseil de développement de l’IIPN ont travaillé avec un sentiment d’urgence fondé sur une compréhension commune qu’une infrastructure publique de haute qualité est essentielle à la santé et à la durabilité des communautés, mais que les résultats de l’infrastructure autochtone sont très mauvais en vertu de l’approche actuelle.
Le 26 juin, ses membres se sont réunis à Ottawa pour participer à une cérémonie d’inauguration et honorer leur rôle dans ce travail important. Durant l’événement, les membres du Conseil ont exprimé leurs réflexions sur les travaux accomplis pour lancer l’IIPN et sur ce à quoi ils s’attendent en ce qui a trait à l’avenir de l’Institut. Voici quelques-uns de leurs commentaires :
Allan Claxton, président du Conseil de développement, représentant de la C.-B.
« Nous avons accompli le travail pour nous rendre jusqu’à la ligne de départ. Nous nous attendons à ce que l’IIPN favorise l’obtention de meilleurs résultats en ce qui concerne les projets d’infrastructures autochtones, ce qui signifie que les projets peuvent être réalisés plus rapidement, offrir un excellent rapport qualité-prix et durer pendant tout leur cycle de vie utile prévu.
Céline Auclair, représentante du Québec
« Dans mes études, j’ai appris qu’il faut trois choses pour être un gouvernement : 1) un territoire; 2) des gens; 3) la capacité d’exercer sa compétence. Le troisième élément a été difficile à atteindre. Établir l’IIPN par le biais de la LGF permettra aux communautés autochtones qui choisissent d’exercer leur compétence d’obtenir la marge nécessaire pour y arriver. »
David Crate, représentant du Manitoba
« J’ai décidé de participer au Conseil de développement de l’IIPN en raison des choses que j’ai vues et vécues dans ma propre communauté. La sensibilisation et la mobilisation formeront un élément important du renforcement des capacités et pour assumer un plus grand contrôle de notre infrastructure. »
Dana Francis, représentant de l’Atlantique
« Nous savons que nous devons nous assurer que l’IIPN fonctionne bien pour les communautés qui veulent travailler avec elle. Une marée montante doit soulever tous les bateaux… C’est ce que j’aimerais voir avec toutes les communautés qui décident de travailler avec l’IIPN. »
Geordi Kakepetum*, représentant du Nord de l’Ontario
« Le travail qui est accompli ici nous aidera à nous libérer de la dépendance. Nous parlons d’autodétermination… Le travail qui est accompli [à l’IIPN] aidera les communautés qui veulent assumer le contrôle de leur infrastructure. »
*Malheureusement, Geordi Kakepetum est décédé le 2 août. Ses collègues à l’IIPN sont en deuil suite à son décès et sont reconnaissants du fait qu’il ait été en mesure de contribuer à ce travail.
Keith Matthew, représentant de la C.-B.
« Nous parcourons ce chemin depuis un bon moment à parler de la nécessité d’établir des institutions pour soutenir nos communautés. Nous en avons développé quelques-unes qui fonctionnent bien, à savoir la CFPN [Commission de la fiscalité des premières nations], l’AFPN [Autorité financière des Premières Nations] et le CGF [Conseil de gestion financière des Premières Nations]. Je suis fier d’en établir une autre et d’être aux côtés de tous les membres du Conseil de développement pour appuyer l’IIPN. »
Joe Miskokomon, représentant du Sud de l’Ontario
« Cette réalisation est le fruit de la logique – c’était la chose sensée à faire. Nous, les membres des communautés, nous sommes battus pour cela. Ce que nous devons faire maintenant, c’est de nous attaquer à la question du renforcement des capacités. La mobilisation et la sensibilisation seront essentielles et j’ai hâte de relever le défi. »