Les dirigeants de la petite Nation micmaque de Paqtnkek (qui se prononce BOCK-ine-keg MEEG-maw) en Nouvelle-Écosse sont heureux d’être au rez-de-chaussée pour travailler avec l’Institut des infrastructures des Premières Nations (IIPN).
Au cours des deux dernières années, le directeur technique de l’IIPN, Jason Calla, et ses collègues ont participé à un groupe de travail sur une stratégie concernant un réseau d’aqueduc et d’égout robuste dans cette communauté de 400 membres vivant dans la réserve. La réserve originale, qui compte plus de 105 foyers du côté nord de l’autoroute Transcanadienne, a eu des problèmes avec son système d’approvisionnement en eau et sa qualité d’eau durant plusieurs années, cela entraînant souvent des avis d’ébullition d’eau et des rationnements d’eau. Ajoutez à cela la propriété du côté sud que l’on aménage à l’heure actuelle aux fins de croissance commerciale et résidentielle et la gestion de l’eau se retrouve rapidement au sommet de la liste des attentes de la Nation en matière d’infrastructures.
Le Conseil de la Nation de Paqtnkek prévoit, en compagnie de la division commerciale de la Nation, Bayside Development Corporation, d’autres aménagements dans les deux secteurs. Ces aménagements comprendraient de nouveaux lotissements résidentiels, un siège social de quatre étages, un motel boutique, des terrains industriels et commerciaux et un espace vert. Lors d’assemblées communautaires récentes, les membres ont également suggéré des installations sportives et pour les jeunes, des sentiers récréatifs actifs et même une salle de cinéma.
Paula Paul, la coordonnatrice des terres de la Bande, tient souvent le groupe de travail à jour en ce qui a trait à l’élaboration de la stratégie d’utilisation des terres de la communauté.
« Notre projet avec l’IIPN a ouvert une nouvelle perspective en ce qui concerne la construction à partir de zéro », indique-t-elle. « Pendant trop longtemps, nous avons eu à composer avec un système archaïque qu’on disait ‘juste assez bon’. Eh bien, ce n’était pas le cas et l’IIPN nous aide à combler cette lacune. Nous sommes très chanceux de travailler avec l’équipe et nous nous réjouissons de ce qui s’ensuivra. »
Lors de ses voyages dans les Maritimes, Jason Calla est souvent accompagné des membres de l’équipe technique de l’IIPN John Dumbrell et Jason Reeves. Le projet a pris de l’expansion et mise désormais sur la participation d’autres membres de la Bande, de Services aux Autochtones Canada, de l’Atlantic First Nations Water Authority et de Dillon Consulting, entre autres. Ce sont des progrès considérables, compte tenu que cela ne fait que quelques années que Jason a entendu, à l’occasion de la conférence nationale, le discours de Rose Paul à propos de sa vision pour assurer la prospérité de la communauté.
Une fois que les bureaucrates l’ont empêchée d’aménager son propre territoire de l’autre côté de l’autoroute, la Nation de Paqtnkek a rapidement compris qu’elle devait tisser des liens avec les principales institutions établies en vertu de la Loi sur la gestion financière des premières nations (LGF) pour jeter les bases favorisant sa croissance. Rose Paul, qui était alors directrice de l’aménagement des terres et du développement économique, a établi les liens et a amené les dirigeants de la LGF dans la communauté. Avec l’aide des membres, elle a dirigé les négociations compliquées concernant la construction d’un échangeur routier complet de 15 millions de dollars avec un carrefour giratoire, des prolongements de la route, des points et de l’espace pour un dédoublement éventuel des voies.
Depuis des années, la circulation passait rapidement sur l’autoroute Transcanadienne sans même que personne ne soit au courant qu’une communauté micmaque existait à peine quelques mètres de là. Aujourd’hui, la nouvelle sortie attire les camionneurs, les touristes et la circulation régionale au nouveau Bayside Travel Centre, construit au coût de 14 millions de dollars. La vitrine depuis l’autoroute comprend une station-service Esso Commercial Card Lock, une station-service Retail Fuel Bay, le dépanneur Bayside, une succursale de la Nova Scotia Liquor Corporation (la première établie dans une communauté micmaque), un Tim Hortons, une franchise Mary Brown’s Chicken, le Bayside Entertainment Centre où l’on retrouve des terminaux de loterie vidéo sous licence provinciale, un centre d’information touristique ‘By-the-Bay’ et un salon privé pour les camionneurs.
« Nous avons fait beaucoup de chemin depuis qu’on nous a dit que nous n’aurions droit qu’à un petit terrain triangulaire pour vendre des perles et des babioles », affirme Mme Rose. « Avec le soutien de l’IIPN, une solide formation en gestion financière et notre propre code foncier, nous sommes en train de prendre le contrôle de notre destinée. »
Mme Rose a depuis ajouté le titre de directrice générale de la Bayside Development Corporation à son curriculum vitæ et travaille en étroite collaboration avec une liste croissante d’entreprises partenaires, y compris : EverWind Fuels (hydrogène/ammoniac vert), Goldboro Gold, Maritime Launch (base de lancement de fusées), Sodexo et plusieurs autres. Malgré le fait que la société Bayside ne soit âgée que de trois ans, elle a déjà remporté le titre de « l’entreprise autochtone du Canada atlantique de l’année » décerné par l’organisme sans but lucratif Ulnooweg et un important prix de tourisme régional.
Darlene Paul, directrice des immobilisations et du logement, attribue à l’IIPN le crédit d’avoir fourni la planification en fonction de la vue d’ensemble qu’il fallait pour assurer les éléments nécessaires à une croissance à long terme fructueuse des infrastructures.
« Notre point de vue est que nous ne construisons pas juste pour construire », dit-elle. « Tout est une question de répondre à nos besoins futurs en termes de soins de santé, d’éducation et de loisirs. Et de générer des revenus d’entreprise afin de créer l’autosuffisance. »
Malgré la nécessité d’approfondir les aspects techniques de l’infrastructure, les membres de l’IIPN présents autour de la table ont également montré une capacité à comprendre les ‘compétences générales’ de la formation d’une équipe. C’est cet établissement de relations fondées sur la confiance et la transparence qui sera essentiel alors que l’Institut planifiera son avenir en tant que nouvelle institution régie par la LGF.
Cela s’est certainement avéré une situation bénéfique autant pour l’équipe de l’IIPN que pour les dirigeants de la Nation de Paqtnkek, qui utilisent l’infrastructure pour en faire profiter sa communauté progressiste pendant de nombreuses années à venir.
Pour obtenir des renseignements supplémentaires, consultez le www.paqtnkek.ca et le www.baysidecorporate.com.