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Promotion des infrastructures autochtones sur la côte Est

June 10, 2024

Un programme qui a réuni des dirigeants autochtones du Canada et de la Nouvelle-Zélande a examiné l’approche canadienne en matière d’infrastructure modélisée par l’Institut des infrastructures des Premières Nations (IIPN). Cet examen faisait partie d’un cours d’une durée de deux semaines intitulé Comparative Indigenous Economic Systems (Systèmes économiques autochtones comparatifs) offert plus tôt cette année à l’Université de Canterbury en Nouvelle-Zélande.

Le Centre de recherche Ngāi Tahu et le Tulo Centre of Indigenous Economics (Centre Tulo) ont offert conjointement le cours, qui a réuni environ une vingtaine de participants qui travaillent pour des administrations autochtones dans leur pays respectif.

Le Centre de recherche Ngāi Tahu a été fondé pour être un chef de file en matière de bourses d’études autochtones et pour offrir un centre pour le capital et le développement intellectuels de Ngāi Tahu, la principale communauté du peuple Māori iwi dans la région méridionale d’Aotearoa (le nom Maori de la Nouvelle-Zélande signifie « pays du long nuage blanc »).

Le Centre Tulo offre des programmes de certificat accrédités par l’université en Administration fiscale des Premières Nations, en Économie appliquée des Premières Nations et en Gestion foncière des Premières Nations. L’IIPN a collaboré avec le Centre Tulo ces trois dernières années en parlant aux étudiants et étudiantes des pratiques exemplaires employées pour élaborer les projets d’infrastructures autochtones.

Les étudiantes et étudiants du Centre Tulo et les étudiantes et étudiants māoris du Centre de recherche Ngāi Tahu à l’Université de Canterbury à Ōtautahi (Christchurch) étudient l’économie autochtone ensemble depuis 2020 dans le cadre de ce qui a commencé comme un accord informel de projet pilote.

Le conseiller technique de l’IIPN Jason Calla a suivi le cours, durant lequel il a présenté aux participants l’approche de l’IIPN pour établir une analyse de rentabilisation pour un projet d’infrastructure. « Nous croyons que le processus de l’IIPN pourrait s’appliquer autant à un projet au Canada sur les terres des Premières Nations qu’à un projet de la communauté Ngāi Tahu en Nouvelle-Zélande », affirme Jason.

La communauté Ngāi Tahu possède un fructueux portefeuille immobilier qui se veut le fruit d’investissements immobiliers stratégiques. La communauté Ngāi Tahu a réglé une revendication en 1998 et obtenu des excuses de la Couronne et un montant de 170 millions de dollars. Les avoirs de la communauté de Ngāi Tahu valent désormais plus d’un milliard de dollars et comprennent un grand centre commercial, du logement, des parcs de stationnement étagés et des immeubles à bureaux.

« Le niveau d’expérience en aménagement immobilier est énorme, mais la communauté Ngāi Tahu ne perçoit pas à l’heure actuelle ce qu’elle appelle les taux – ce que nous appelons l’impôt foncier », indique Jason, qui dit que la communauté Ngāi Tahu examine ce que signifierait l’exercice de cette compétence sur ces terres.

« Tandis qu’au Canada, certains gouvernements des Premières Nations choisissent d’assumer leur compétence sur leurs terres et la capacité de percevoir de l’impôt foncier, par exemple, et d’administrer la gestion financière et les lois sur l’administration. Et maintenant – tout récemment – d’assumer leur compétence sur leurs actifs d’infrastructure, et c’est là que l’IIPN entre en jeu. »

La communauté Ngāi Tahu est vivement intéressée à apprendre comment les instituts créés en vertu de la Loi sur la gestion financière des premières nations (LGF) fonctionnent et comment ils pourraient s’appliquer à sa situation.

« Sa question est la suivante : ‘comment pouvons-nous percevoir les taux et comment pouvons-nous ensuite fournir l’infrastructure et avoir davantage notre mot à dire en ce qui concerne l’infrastructure – non seulement en ce qui a trait aux immeubles que nous avons dans les régions urbaines, mais aussi dans les communautés vivant dans les régions rurales’ », soulève Jason. « Ces gens veulent avoir la capacité d’améliorer l’infrastructure dans leurs communautés. »

Jason explique que ce cours lui a appris beaucoup de choses. Une découverte qui l’a impressionné est la nature à long terme de la planification de la communauté Ngāi Tahu. Par exemple, un projet de recherche étudie la résilience de l’infrastructure selon une perspective de 500 ans. Il se souvient que le chef Mike LeBourdais (président du Centre Tulo) a dit : « Cela met notre vision sur ‘sept générations’ en perspective! ».

Jason a également été frappé par la force de la culture de la communauté Ngāi Tahu et par la façon dont elle l’incorpore – non seulement dans la conception architecturale de tous ses aménagements, mais aussi dans celle d’autres immeubles. Plusieurs facteurs expliquent cela. L’un de ces facteurs est la grande appartenance tribale (plus de 70 000 personnes) qui parlent une seule et même langue, ce qui donne à la communauté Ngāi Tahu une présence forte dans la région. L’autre facteur était la nécessité de reconstruire plusieurs installations suite au tremblement de terre dévastateur de 2011.

« Vous pouvez voir l’influence dans la ville, y compris un centre de conférence et un nouveau stade qui sera le deuxième plus grand en Nouvelle-Zélande », indique Jason. « L’influence rend la culture de la communauté visible sur son territoire. »

Le Centre Tulo et le Centre de recherche Ngāi Tahu poursuivront leur collaboration. Les deux centres et leur université d’accueil respective (l’Université Thompson Rivers et l’Université de Canterbury) ont renouvelé leur protocole d’entente déjà en place en août 2023. L’entente les engage à continuer d’offrir des programmes de certificats accrédités en administration fiscale, en économie appliquée et en gouvernance foncière des Premières Nations.

L’IIPN voit déjà un développement de l’expérience de la Nouvelle-Zélande. Jason a récemment rencontré des représentants de la Première Nation Osoyoos dans le sud de la Colombie-Britannique suite à la participation de l’un de ses membres au programme de mars.

Si votre Première Nation est intéressée à en apprendre davantage sur l’IIPN, envoyez-nous un courriel à l’adresse suivante : info@fnii.ca